2. DANS UN TRAIN QUI ROULE
- Yasmina Fayet
- 15 déc. 2020
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mars 2023
Et je suis partie.

J’ai rassemblé mes affaires, j'ai laissé mes gestes emprunter les chemins connus dans mon atelier. Mes mains ont rapidement saisi les objets indispensables. Le papier, les couleurs, les pâtes de modelage, les outils.
J’ai regardé mon atelier avec les yeux de l'aigle. J’ai tout mis dans ma voiture. J’ai fermé la grille, j'ai éteint l'électricité, j’ai salué mes voisins. Avant de partir j’ai regardé ma vitrine…
J’ai vu son immobilité, une vitrine qui ne vit pas a tout de suite cent ans.
Et je suis partie.
Je ne savais pas pour combien de temps, je ne savais pas comment j’allais payer le loyer de l’atelier, quand j'allais revoir mes centaines de figurines...
Depuis plus d’un an, j'étais concentrée sur la viabilité de mon atelier à Montpellier, j'y créais mes collections, j'y dormais, je ne savais plus où j’habitais... A cette heure, je rentrais chez moi en Cévennes… Je montais dans le train du confinement.
J’ai tout de suite eu cette sensation d’être autre
Libre de mes mouvements,
Libre de mes pensées,
Comme depuis l'enfance j'aime à être dans un train qui roule.
Je n’ai plus à tracer la route
Plus à sortir les cartes
Prévoir… prévoir quoi ? Après le soir, la nuit
Le jour, la nuit, et puis le jour. Et puis la nuit
Dans le train qui roule
Quel repos
Alors j’ai commencé à regarder le paysage
Alors j'ai humer l’air du temps











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